La ménopause ne survient pas du jour au lendemain, elle s’installe petit à petit, on appelle cette phase la périménopause, péri signifiant autour, entourer. La périménopause est donc une période entourant la ménopause.
Les différentes étapes de la vie d’une femme sont :
- Pré-ménopause : dès la puberté.
- Périménopause : une période d’irrégularité des cycles, symptômes… jusqu’à la ménopause après l’arrêt des règles durant 12 mois.
- Post-ménopause : période après la ménopause.
La périménopause ?
Communément appelée à tort la ménopause, la périménopause est la période de transition hormonale qui annonce la ménopause.
Aux alentours de 40 ou 45 ans, les taux d’hormones féminines chutent progressivement. Le cycle menstruel est alors perturbé, irrégulier jusqu’à la cessation définitive des règles. Après 12 mois consécutifs sans aucune règles, la femme est alors ménopausée… La périménopause commence dès que les irrégularités des cycles pointent leur nez et se termine à la ménopause après la première année sans règles.
Que se passe-t-il à la périménopause ?
L’activité ovarienne cesse progressivement :
Avec les années, la production d’ovocytes ou ovules (cellule reproductrice de la femme) diminue ainsi que le nombre de follicules restants. L’hormone folliculostimulante (FSH) augmente quant à elle, et une irrégularité dans les cycles menstruels survient. Ceux-ci se rallongent ou se raccourcissent, cela dépend de chaque femme, cela indique que la femme n’a plus d’ovulation ou a des ovulations de mauvaise qualité.
Mais, cela génère un déficit de production de progestérone alors que la sécrétion d’estrogènes est maintenue. Les œstrogènes sont en excès par rapport à la progestérone, ce qui peut entraîner des gonflements de seins ou de l’abdomen, voire une prise de poids. Les règles deviennent irrégulières.
Le symptôme de glaire pré-ovulatoire (il permet au sperme de passer du vagin à l’utérus) dure moins longtemps et la femme en produit moins.
Ensuite, la production d’estrogènes baisse, les bouffées de chaleur apparaissent dans plus de 70% des cas, parfois des sècheresses vaginales, etc.
À quel âge commencent les cycles menstruels irréguliers ?
En France, l’âge moyen d’entrée en périménopause est de 47,5 ans, la ménopause survenant le plus souvent entre 48 et 52 ans.
Les perturbations et désagréments commencent en général entre 45 et 50 ans selon les facteurs d’hérédité, stress, chocs émotionnels peuvent parfois influer.
Elles peuvent parfois survenir dès 40 ans ou avant (ménopause précoce) ou tardivement, après 55 ans.
Combien de temps dure la périménopause ?
Elle dure de 1 à 8 ans avec une moyenne de 4 ans, mais elle peut s’étaler sur 10 ans. Cette phase est suivie par l’arrêt total des règles, après 12 mois sans menstruation. La ménopause est alors confirmée.
Peut-on prévoir la date de la ménopause ?
Cela serait possible en mesurant le volume des ovaires par ultrasons. Le stock d’ovocytes à la naissance s’épuise au fur et à mesure des ovulations, ultrasons et calculs permettraient alors de dater l’arrivée de la ménopause en vérifiant le nombre d’ovocytes restants dans les ovaires de la femm
Quels sont les symptômes de la périménopause ?
Ils varient d’une femme à l’autre, ils peuvent être très discrets ou s’accompagner de manifestations désagréables et très gênantes.
Les premiers signes sont:
• Des Irrégularité des règles : fréquence irrégulière ou absence de règles pendant plus d’1 ou 2 mois ou plus, ou au contraire tous les 10 jours, etc.
- Altération de la durée des règles: cycles raccourcis ou allongés.
- Modification d’abondance de règles : règles excessives, saignements en dehors des règles.
Attention, même si vous n’avez plus les sains gonflés et douloureux, ballonnements abdominaux, instabilité des règles, les ovaires peuvent continuer à produire des estrogènes pendant un ou deux ans, et si vous prenez un progestatif 10 jours par mois, des cycles avec règles peuvent réapparaître, ce qui signifie que vous n’êtes pas encore ménopausée.
Lorsque qu’il n’y a plus de règles avec le traitement progestatif, c’est que les ovaires ont cessé de produire des œstrogènes.
Toutes les femmes subissent-elles les mêmes désagréments ?
Les symptômes apparaissent progressivement et varient très fortement d’une femme à l’autre, certaines n’ayant simplement que l’arrêt de leurs menstruations. Certaines auront une périménopause facile avec comme symptômes simplement des règles en retard ou en avance, pour d’autres, elle s’accompagne de signes gênants et très désagréables cités ci-dessus.
• 10 à 15 % des femmes ont une périménopause facile, sans malaise.
• 70 à 80 % ont des manifestations faibles ou modérées.
• 10 à 20 % une ménopause difficile.
Symptômes types qui précèdent les règles
Ils sont appelés syndrome congestif prémenstruel : tension des seins gonflés, ballonnements abdominaux, instabilité du caractère, irritabilité, insomnie, œdèmes du visage, etc.
Certaines femmes subissent des désagréments physiques importants :
Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes pouvant perturber le sommeil ;
Perturbations du sommeil : difficultés à s’endormir, réveils fréquents dans la nuit souvent en raison des sueurs nocturnes, ce qui peut entrainer irritabilité, fatigue, difficultés de concentration, etc.
Plus grande vulnérabilité sur le plan émotif : anxiété, changements d’humeur, tendance à pleurer plus facilement, manque de motivation, maux de tête et fatigue.
Une baisse de libido couplée parfois d’une sécheresse vaginale (lubrification plus lente, moins abondante).
Des troubles uro-génitaux liés au déficit hormonal ostrogénique: incontinence urinaire, brûlure à la miction (urine), cystite.
Bouffées de chaleur : deux tiers à trois
quart des françaises en seraient. victimes. Elles perdurent plus de 5 ans chez
50% des femmes et plus de 10 ans chez 25% des femmes.
Ces bouffées sont liées à un stimulus des centres cérébraux de l’hypothalamus (glande endocrine) qui réalise une liaison entre le système nerveux et le système endocrinien, qui intervient dans le comportement de la faim et la régulation de la prise alimentaire, la reproduction, la thermorégulation, etc.
Ces centres cérébraux commandent le fonctionnement des ovaires pour compenser le manque d’estrogènes. La périménopause s’associe aussi à une élévation du taux de FSH d’origine cérébrale.
L’intensité des bouffées varient selon les femmes, elles peuvent être légères ou intenses, auquel cas mieux vaut agir pour les réduire, soit de façon naturelle (phytothérapie, alimentation, yoga, respiration, travail sur soi…) soit par un traitement hormonal de la ménopause (THM).
Diagnostiquer la périménopause
Le début de cette phase est difficile à identifier car la cessation de l’activité ovarienne est très progressive. La confirmation de la périménopause repose sur l’historique médical de la patiente et sur les symptômes (irrégularité des cycles, bouffée de chaleur, etc.). Tout en éliminant les causes médicales possibles de ces malaises comme par exemple une grossesse, une maladie utérine, le diabète, l’hypertension ou des modifications de la tension artérielle, l’hypoglycémie, des troubles thyroïdiens (hypothyroïdie), etc., qui peuvent éventuellement mimer des symptômes de la ménopause.
Le dosage hormonal est-il utile ?
Etant donné que la périménopause est une période de variation hormonale imprévisible (FSH, estradiol), cette fluctuation rend les dosages hormonaux inutiles. Ils ne présentent pas d’intérêt d’autant qu’ils pourraient être réalisés à un moment où les ovaires ne fonctionnent pas, alors même qu’ils pourraient travailler de manière normale 1 mois plus tard.
Si le diagnostic de ménopause était alors posé et que la femme était encore en périménopause et qu’un traitement était instauré trop précocement, la femme risquerait d’avoir trop d’hormones, ce qui pourrait générer des règles trop abondantes, voire hémorragiques, des seins gonflés et une prise de poids.
Dans quel cas consulter ?
Aucun traitement n’est nécessaire durant la périménopause si les troubles ne posent que des problèmes minimes. Par contre, si les manifestations sont très gênantes et altèrent un peu de trop la qualité de vie, mieux vaut en parler à son médecin.
Existe-il des traitements pour réduire les symptômes gênants ?
Si les troubles sont embarrassants, vous pouvez agir de manière naturelle (plantes, alimentation, travailler son mental, yoga, respirations etc. ) ou de manière chimique, votre médecin pourra alors décider d’un traitement.
Peut-on tomber enceinte durant la périménopause ?
Durant la périménopause, les ovulations deviennent de plus en plus irrégulières mais elles existent. Les règles peuvent être absentes pendant plusieurs mois et réapparaitre ensuite soudainement.
Le taux des hormones ovariennes fluctue et les estrogènes peuvent augmenter à certains cycles (ce qui entraine parfois des gonflements ou douleurs mammaires) puis diminuer rapidement. De plus, l’ovaire peut libérer deux à trois ovules en même temps.
Le fait que les règles reviennent traduit la reprise de l’ovulation et une fécondation est alors possible, bien que souvent improbable.
Après 45 ans, on considère qu’environ 10% des cycles sont ovulatoires, ce qui permet toutefois une grossesse, bien que le symptôme de glaire qui permet au sperme de passer du vagin à l’utérus dure moins longtemps et sa quantité est diminué en raison de la diminution de la sécrétion progestative et de la persistance ou de l’exagération de la sécrétion d’œstrogènes.
Lors de relations sexuelles durant cette phase de transition, il vaut mieux mettre en place une contraception jusqu’à l’arrêt complet des règles, c’est-à-dire après 12 mois consécutifs sans menstruation, ce qui correspond à la confirmation de la ménopause, donc à l’arrêt définitif du fonctionnement des ovaires et de l’ovulation.