Le sport, c’est la santé ! Un adage qui se confirme chaque jour un peu plus, particulièrement en oncologie avec la pratique régulière d’une activité physique. Celle-ci a prouvé son efficacité pour prévenir le développement des tumeurs. Elle réduit aussi les effets secondaires des traitements anticancéreux, limiter les rechutes et, in fine, diminuer la mortalité par cancer.
L’activité physique : une thérapie efficace
La Fédération Nationale CAMI Sport & Cancer et Amgen, entreprise du médicament engagée dans les soins de support en oncologie. Ils ont lancé une vaste enquête nationale, baptisée Podium, auprès de patients atteints de cancer, en traitement ou en rémission. Un étude pour comprendre ce qui conditionne et motive leur adhésion à pratiquer un sport. Des soignants ont également été interrogés sur les bienfaits thérapeutiques de l’activité physique et sportive en cancérologie.
Test sur la pratique d’un sport
Au total, 1 554 patients ont répondu aux 49 questions de l’enquête. La majorité étaient des femmes, les deux-tiers souffraient d’un cancer du sein. Les patients ont été répartis en quatre groupes, suivant leur pratique d’un sport ou activité physique :
A) les patients qui pratiquaient avant leur maladie et qui ont continué malgré elle,
B) les patients qui ne faisaient pas de sport avant, mais qui s’y sont mis après,
C) les patients qui pratiquaient avant, mais qui se sont arrêtés à cause de leur cancer,
D) les patients qui n’ont jamais fait de sport.
Les avantages de pratiquer une activité
-74 % de patients pratiquent une activité physique malgré leur malaise. 17 % ont démarré au cours de leur maladie. À l’inverse, 13 % arrêtent le sport après le diagnostic de leur cancer.
En Chimiothérapie :
– La chimiothérapie est le traitement le plus fréquemment associé à l’absence de pratique d’un sport. À l’inverse, l’hormonothérapie apparaît comme le traitement le plus suivi par les patients. Ceux ayant commencé une activité physique pendant leur cancer (43,5 %).
La fatigue : un frein à tout !
– Pour 51 % des patients sédentaires, la fatigue est le principal frein à la pratique d’une activité physique ou sportive. Suivent le manque de courage, reconnu par 41 % des répondants. Les idées reçues de se reposer quand on a un cancer ou que le sport est incompatible avec la chirurgie (36 %), ou encore avec des douleurs (1/3 des patients).
– Seuls 55 % des patients savent qu’il existe un programme d’activité physique et sportive près de chez eux.
Une démarche personnelle avant tout !
– Si les patients pratiquant un sport sont conseillés par un(e) infirmier(e) de l’hôpital, on peut dire que la démarche est personnelle pour 79 % des personnes interrogées. Seulement 55 % sont conseillés par un médecin hospitalier. Alors que la majorité (54 %) estime pourtant que c’est à ce dernier qu’il revient de le faire, plutôt qu’au médecin généraliste (19 %) ou aux autres professionnels de santé (11 %).
– Les patients qui ont poursuivi une activité physique en dépit de leur cancer étaient plus nombreux à avoir
une pratique soutenue (3 séances de sport par semaine pour 59 % d’entre eux, contre 1/3 auparavant) et ont davantage plébiscité les cours collectifs par rapport à une pratique individuelle (59 % contre 45 % auparavant).
Les bénéfices du sport :
– On observe l’amélioration de la qualité de vie (99 %). Puis des chances supplémentaires de guérir (83 %) du cancer et le maintien du statut social (67 %). Ces trois bénéfices sont les principaux qu’espèrent les patients de la pratique d’une activité physique ou un sport pendant leur cancer.
– Les patients sont très largement favorables à une prise en charge de l’activité physique comme thérapie non médicamenteuse de leur cancer (92 %). Et ceci, en complément de leur traitement conventionnel.
L’activité physique et Sportive en cancérologie
le sport reconnu en 2011 par la Haute Autorité de Santé (HAS) comme une thérapeutique non médicamenteuse, s’avère particulièrement bénéfique chez les personnes atteintes d’un cancer ou en rémission de cette maladie.
À la fois physiques et psychologiques, les bienfaits de la pratique sportive sont indéniables! Sous réserve qu’elle respecte des critères désormais bien établis d’Intensité, de Durée et de Fréquence (IDF), sont multiples : amélioration de la qualité de vie, baisse du risque de dépression, diminution de la fatigue, réduction du risque de rechute, amélioration de la survie…
Comment ça fonctionne ?
L’activité physique met en œuvre plusieurs mécanismes qui pourraient avoir un effet positif sur un organisme atteint d’un cancer ou en rémission.
En participant à la lutte contre le surpoids et l’obésité, deux facteurs de risque ou aggravants de cancers, elle s’oppose indirectement au risque de récidive.
Limite la masse grasse :
En limitant la masse grasse, le sport diminue la sécrétion de certaines hormones et de facteurs de croissance intervenant dans la croissance tumorale (comme l’insuline, les œstrogènes, l’IGF1-Insulin like Growth Factor).
En réduisant la production de leptine (facteur de croissance des cellules tumorales) et en augmentant la sécrétion d’adiponectine (facteur de blocage de la croissance des cellules tumorales), elle freine le développement des cellules du cancer.
Activité soutenue et régulière :
Condition sinéquanone : le sport doit être soutenu et régulier ! Pour que les différents mécanismes biologiques aient l’efficacité thérapeutique attendue sur le cancer. Le corps entier est sollicité au cours des séances! Au moins d’une durée au moins 150 minutes par semaine (soit environ3 séances par semaine). Il faut en outre faire preuve d’assiduité, les effets positifs ne s’appliquant qu’au bout d’un an d’une pratique régulière.
Le sport réduit la fatigue associé au cancer
Contrairement à une idée reçue, limiter son entrainement sportif lorsque l’on est fatigué n’est pas une bonne idée! Cela n’aide pas à lutter contre la fatigue, bien au contraire !
En cas de cancer, la fatigue n’a cependant rien de comparable à celle ressentie par une personne en bonne santé ! Elle est invalidante, entraîne une faiblesse et un épuisement de tout l’organisme. Présente chez pratiquement tous les patients traités par chimiothérapie (70 % en moyenne), elle persiste des mois, voire des années. Et même après la fin des traitements chez 30 % d’entre eux. Pour autant, chercher à se préserver en limitant son sport et ses activités n’est pas la solution. Si le corps épuisé a besoin de repos, l’inactivité ne doit pas se transformer en sédentarité. Cela risque d’entretenir la fatigue. A l’inverse, plusieurs études ont montré que l’activité physique diminuait de 23 % en moyenne ce symptôme ! Pratiquée pendant ou après les traitements, et ce, quel que soit le stade des métastases.
Il limite les effets secondaires
En fabriquant de nouvelles fibres musculaires, pratiquer du sport compense la sarcopénie (fonte musculaire) induite par le cancer et ses traitements, et permet de maintenir la masse musculaire, ce qui a pour
effet de lutter contre la toxicité des traitements anticancéreux.
Par ailleurs, préserver sa force musculaire aide à lutter contre les douleurs osseuses et musculaires provoquées
par certains traitements anticancéreux et les corticoïdes.
Résultat : les traitements mieux tolérés, donc mieux suivis.
Réduit les risques de rechute et de mortalité !
Une méta-analyse réunissant 6 grandes cohortes montre qu’une femme atteinte d’un cancer du sein localisé a un risque de mortalité réduit de 34 % si elle pratique régulièrement une activité physique soutenue.
Même observation faite chez les personnes atteintes d’un cancer du côlon (jusqu’à 50 %), à condition toutefois que ces dernières soient capables de pratiquer une gymnastique ou du running à une intensité particulièrement élevée…
La mortalité est réduite de 49 à 61 % chez les hommes souffrant d’une tumeur à la prostate. Quand ils s’adonnent au sport plus de 3 heures par semaine.
L’intérêt d’un entrainement physique après le diagnostic d’une leucémie va même au-delà! Puisqu’elle réduit le risque de rechute, notamment de 24 % chez les femmes atteintes d’un cancer du sein (par rapport aux patientes moins actives).
Les liens sociaux sont renforcés
Anti-stress, anxiolytique et antidépresseur naturel, l’activité physique pratiquée avec plaisir améliore l’état psychologique des patients atteints d’un cancer. Prendre du temps pour soi, réaliser que l’on est capable de faire des choses que l’on croyait hors de portée. Oublier sa maladie le temps d’une séance de pilates intense, sortir de chez soi et rencontrer des gens… Se remettre au sport permet au patient atteint d’un cancer de reprendre confiance en lui. Il va se réconcilier avec son corps, et regagner l’estime de soi que sa maladie a pu entamer. C’est aussi une excellente opportunité pour rompre avec l’isolement que la maladie cancer engendre parfois, et redécouvrir l’importance des liens sociaux.
Dans la période de la ménopause, le corps est plus fragile, et plus enclin à développer un cancer… Donc un conseil, mettez-vous au sport si ce n’est déjà fait ! Il a de nombreux atouts!